Entre les mots de villon
by Laure Gauthier
« Entre les mots de villon » (in : Je neige (entre les mots de villon), LansKine, p. 26-27)
Dire les mots absents de la poésie de Villon, parler depuis les interstices entre ses mots.
S’enfoncer dans la béance
Faire entendre ce qui reste quand on met à terre les poèmes. Le mouvement qui ondoie sous les mots, ou juste avant les mots. Cette impulsion d’écrire qui a été sienne
Ressaisir l’ondulation entre la vie du poète et son œuvre, ce qui sourd juste entre les faits actés dans les nombreuses bio- graphies et les ballades des Lais et du Testament. Dire le devenir poème. Un espace blanc strié. Un trait d’énergie entre la per- sonne de Villon et son œuvre rédigée. Ne pas redire plus mal les ballades, poser à terre les biographies et les archives. Dia- loguer avec ce qui a traversé Villon pour devenir œuvre. Dire ses alluvions, ce qui ne s’est pas sédimenté dans les poèmes. De l’alluvion, pas du sédiment, ce serait ça, la matière !
C’est donc l’absence de racines, le mouvement permanent, l’exil, l’absence de la terre et de la nature, si ce n’est la neige et le vent, l’insurrection et l’amour, le jeu qui semblent être les impulsions d’écrire, qui ont tracé un trait entre son corps et son œuvre. Un trait qui devient voix. Une voix qui prend. corps. Un corps mouvant, en mouvement
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